Finch : On vous surveille. Le gouvernement possède un dispositif secret : une Machine. Elle vous espionne jour et nuit, sans relâche. Je le sais parce que c’est moi qui l’aie créée. Je l’avais conçue pour prévenir des actes de terrorisme, mais la Machine voit tout, tous les crimes impliquant des citoyens ordinaires, tels que vous. Des crimes dont le gouvernement se désintéresse. Alors, j’ai décidé d’agir à sa place. Mais il me fallait un associé, quelqu’un capable d’intervenir sur le terrain. Traqués par les autorités, nous travaillons dans l’ombre, jamais vous ne nous trouverez. Mais victime ou criminel, si votre numéro apparaît, nous, nous vous trouverons.
SÉQUENCES – Toit – Caméra 3 – 21 heures 12 minutes 55 secondes ; Sud-Est – Caméra 12 – 21 heures 13 minutes 5 secondes
INTÉRIEUR – Dans la bibliothèque – Soirée
Reese : Qu’est-ce que vous reprochez à mes costumes ?
Finch : (Travaillant sur la veste de John.) Rien, monsieur Reese. Ils sont bien pour un tueur à gages mais ils ne conviennent pas à la mission particulière qui vous attend.
Reese : Et vous m’envoyez où ?
Finch : Vous allez frayer avec la crème de la crème, Wall Street. (Regardant vers la vitre où se trouve la photo d’un homme.) Nous avons un nouveau numéro. Adam Saunders, il travaille dans la société d’investissement Baylor Zimm comme trader pour comptes propres.
Reese : Pour comptes propres ?
Finch : Oui, il est chargé d’investir l’argent de la banque, et non celui des clients. Il semble qu’on est à faire au pur produit de Wall Street. Diplômes en pagaille, vie excentrique, salaire démesuré.
Reese : Hmm. (Voyant Harold se baisser pour bien mettre l’ourlet en place.) Ils sont très bien.
Finch : Non, l’ourlet doit juste affleuré la chaussure, il ne doit pas casser. Saunders a eu des démêlés avec la Commission de contrôle des opérations boursières. Une accusation de délits d’initiés, mais ils n’ont rien pu prouver. Il se peut qu’à force de prendre des risques, il se soit aventuré dans des eaux dangereuses. Alors, je veux que vous approchiez notre homme.
Reese : Je connais rien au fonctionnement de Wall Street.
Finch : (Donnant un livre.) Voilà une entrée en matière. Et peu importe si vous ne savez rien. Pour réussir dans la finance, il faut deux choses : avoir l’air futé et être bien habillé. La deuxième chose est déjà réglée.
SÉQUENCES – Wall Street – Poste 54 – 8 heures 20 minutes 18 secondes
La Machine cherche des informations sur Adam Saunders.
Homme 1 : Je ne sais pas ce que vous comptez faire mais il en sait trop.
Homme 2 : On va arranger ça.
Homme 1 : Faites le nécessaire.
SÉQUENCE – Plaza – Sécurité 12 – (Réveil) – 8 heures 31 minutes 20 secondes
INTÉRIEUR – Dans les locaux de Baylor Zimm – Matinée
Tout le monde s’affaire dans la salle des marchés, téléphonant.
Adam Saunders : On me paye pour être trader, pas guide touristique.
Paul : Ce gars est un gros morceau, il est prêt à nous confier son portefeuille, on parle d’une fortune.
Adam Saunders : (Mettant une boule de papier dans un panier.) Je trouverai ça génial si je bossai pour les clients mais les seuls portefeuilles dont je m’occupe sont ceux de Baylor et Zimm.
Paul : Vu le fric que ce mec veut investir, ça va vite nous rapporter à nous aussi.
Adam Saunders : Sydney est au courant ?
Paul : Le client te veut toi et personne d’autre. Il doit s’imaginer que tu es compétent.
Adam Saunders : Écoute, tu ne vas pas me faire un coup pareil, Paul. J’avais un truc sur le feu.
Paul : Ah, t’inquiète, les amis sont là. Et puis, ce n’est pas le gros morceau que tu rencontres, juste un intermédiaire, un chargé d’investissement.
Adam Saunders : Fabuleux, je vais passer deux jours avec un type gominé dans un costard rayé.
Reese : (Se tournant vers Adam.) Pas rayé, prince de Galles. (Serrant la main d’Adam.) John Rooney, gestionnaire d’actifs.
Adam Saunders : Adam Saunders, (tapant sur l’épaule de Paul) trader compétent.
Reese : Mon client préfère garder l’anonymat.
EXTÉRIEUR – Sur un toit – Journée
Harold se trouve sur un toit en face de la société Baylor Zimm.
Reese : (Via un micro.) C’est un homme très réservé.
Finch : Mais pas très à l’aise avec le vide. Je croyais que les terrasses d’immeuble relevaient plus de votre travail que du mien.
INTÉRIEUR – Dans les locaux de Baylor Zimm – Matinée
Reese : Vous avez une excellente réputation. Mon client y accorde beaucoup d’importances quand il s’agit de placer son argent.
Adam Saunders : Une réputation peut être trompeuse. On parle de combien ?
Reese : Pour commencer, de l’argent de poche. (Sur une feuille se trouve le montant de 153 000 000 de dollars.) Mon client est plutôt joueur, alors pas de titres indexés, pas de bons, pas de fonds à court terme, faites-vous plaisir. Voyez cela comme une sorte de test, qui a déjà commencé, monsieur Saunders.
Finch : (Au téléphone.) Vous apprenez vite, monsieur Reese.
Homme : Adam, vite, c’est le verdict.
Journaliste : (À la télévision.) Ici Andrea Foxglove qui vous parle en direct de la cour de justice criminelle de Manhattan. On nous informe que le jury siégeant dans le procès pour meurtre de Robert Keller…
Adam Saunders : Vous avez suivi ? Robert Keller, l’ancien PDG des laboratoires Virtanen, qui est accusé de meurtre.
Reese : Oui, j’ai suivi cette affaire.
Adam Saunders : À part un acquittement, rien ne pourra sauver sa boîte de la faillite.
Victor : Toujours aussi pessimiste, Saunders.
Adam Saunders : Une mauvaise nouvelle n’arrive jamais seule, y compris chez les courtiers, n’est-ce pas Victor ?
Victor : Ils ont déjà tout prévu chez Virtanen, le gendre de Keller tient les rênes, c’est une valeur en béton et là, on peut l’avoir à un prix plancher. (Harold écoute la conversation sur le toit où il se trouve.) Ceux qui ont du flair ont déjà acheté, c’est pour ça qu’on me confie les gros portefeuilles, tu es trop jeune pour jouer chez les pros. (Il tape sur la joue d’Adam.)
Sydney Baylor : Oui, beaucoup trop jeune.
EXTÉRIEUR – Sur un toit – Journée
Finch : Elle s’appelle Sydney Baylor, c’est une des associés.
INTÉRIEUR – Dans les locaux de Baylor Zimm – Matinée
Finch : (Au téléphone.) Elle a une sacrée réputation.
Reese : Une réputation de quoi ?
Finch : (Au téléphone.) De tout.
Sydney Baylor : Vous m’avez cachée l’ordre de vente sur Virtanen en vous disant que je ne m’en apercevrais pas, jusqu’au dernier instant. Cent millions en vente à découvert ?
Adam Saunders : Vous m’aviez dit que vous vouliez des meneurs de jeu.
Victor : Quoi ? Tu as vendu du Virtanen à découvert, est-ce que tu es devenu cinglé ?
Adam Saunders : Il sera condamné et la cote va s’effondrer bien en dessous de mon prix de vente, ça, c’est ce que j’appelle avoir du flair. Alors attendons la fin de la course.
Sydney Baylor : D’accord, attendons. Mais sachez ce que vous risquez.
Journaliste : (À la télévision.) On m’informe que le verdict vient d’être rendu. (Mettant son index sur son oreillette.) On me le transmet. Coupable sur tous les chefs.
Toute la salle exulte. La cote s’est, comme prévu, effondré.
Journaliste : Dès l’énoncé du verdict, le procureur annonce l’inculpation de Mark Lawson, le directeur financier de Virtanen.
Victor, voyant qu’il a tout perdu, s’en va, dégoûté.
Sydney Baylor : Félicitations, Adam. Refaites-moi ça encore une fois et je vous garantis une chose, de toute la ville, vous serez le plus brillant des SDF.
Pendant que Sydney s’en va, Adam se retourne vers John.
Adam Saunders : (Exultant.) Ça vous dit d’aller boire un verre à la santé du défunt laboratoire Virtanen ?
Reese : Pourquoi pas ?
Adam Saunders : Je vais rameuter quelques collègues, je vous retrouve en bas quand la cloche aura sonné.
John veut cloner le portable d’Adam mais échoue.
Reese : (Sortant de la salle des marchés.) Je n’ai pas pu appairer son téléphone.
EXTÉRIEUR – Sur un toit – Journée
Reese : Ça vous ai déjà arrivé ?
Finch : Je ne vois qu’une seule hypothèse, quelqu’un a déjà piraté son portable.
INTÉRIEUR – Dans le hall de la société Baylor Zimm – Journée
Finch : (Au téléphone.) Apparemment, nous ne sommes pas les seuls à nous pencher sur Adam Saunders.
Reese : (Appelant l’ascenseur.) Pas très étonnant. Ce type joue au poker avec le fric des autres et il s’en vante.
SÉQUENCE – Toit – Sécurité 4 – (Nord) – 8 heures 43 minutes 19 secondes
EXTÉRIEUR – Sur un toit – Journée
Finch : (Utilisant une jumelle pour surveiller Adam qui se trouve sur le toit d’en face.) Je crois que vous vous trompez sur son compte. À mon avis, ce qui lui plaît, ce n’est pas la frime mais l’adrénaline.
SÉQUENCE EN ACCÉLÉRÉE – Vue d’une plate-forme – Sud 2 – 16 heures 12 minutes 00 seconde – 19 heures 55 minutes 13 secondes
EXTÉRIEUR – Dans la rue – Soirée
La voiture d’Adam roule à très vive allure et ce dernier s’amuse à passer au feu orange, ce qui a l’air de gêné John, pas très à l’aise à côté de lui. Il se met à klaxonner.
INTÉRIEUR – Dans la voiture d’Adam Saunders – Soirée
Reese : Virtanen… Vous avez fait d’une pierre deux coups. Comment vous avez su ?
Adam Saunders : J’ai lu tout ce qui avait à lire, tous les documents que personne ne s’est donné la peine de regarder. Ils n’avaient pas un médoc capable de faire un carton. Tout ce que la famille possédait a été mis en gage pour la défense de Keller, sans parler de celle de son directeur financier. C’était bien planqué, mais j’ai su trouver. Keller n’était que la partie émergée de l’iceberg. Le navire prenait déjà l’eau, alors j’ai parié.
Reese : Qui risque rien n’a rien.
Adam Saunders : Vous connaissez la roulette russe ? Pour jouer, il faut faire tourner le barillet.
SÉQUENCE – Parc pédestre C – 23 heures 14 minutes 50 secondes
La voiture continue toujours d’accélérer.
INTÉRIEUR – Dans une boîte de nuit – Soirée
John surveille Adam pendant que ce dernier fait la fête suite à sa victoire.
INTÉRIEUR – Dans l’appartement d’Adam Saunders – Soirée
Harold entre dans l’appartement d’Adam pendant que John lui parle.
Reese : Ça y est, Finch, vous êtes dans son appartement ?
Finch : (Il entre dans l’appartement en allumant une lampe torche.) Le loyer doit être exorbitant.
INTÉRIEUR – Dans une boîte de nuit – Soirée
Finch : (Au téléphone.) Ça peut expliquer l’absence de meubles.
INTÉRIEUR – Dans l’appartement d’Adam Saunders – Soirée
Finch : (Regardant dans une penderie.) Monsieur Reese, Saunders a une vraie petite fortune dans son armoire.
INTÉRIEUR – Dans une boîte de nuit – Soirée
Finch : (Au téléphone ; pendant qu’une serveuse fait signer à Adam la note de 12 975 dollars.) Il n’a pas l’air de faire confiance aux banques.
INTÉRIEUR – Dans l’appartement d’Adam Saunders – Soirée
Finch : Que des liasses de 200 dollars. (Il range la boîte là où il l’a trouvée.)
INTÉRIEUR – Dans une boîte de nuit – Soirée
Adam Saunders : (Donnant la note à la serveuse.) Je vais reprendre une eau gazeuse.
Reese : Vous invitez mais vous ne buvez pas.
Adam Saunders : Si je bois, mais pas pour l’instant.
Paul Ashton : Notre cher Adam préfère avoir toute sa tête, en toute circonstance. Moi, je trouve ça insupportable. Alors, comment vous trouvez la visite guidée ? Votre ami est à la hauteur de sa réputation ?
Reese : Largement.
Victor : (Saoule.) Ah, te voilà, toi, monsieur le caïd. (Adam recule, voyant que Victor empeste l’alcool.) Tu sais à combien de clients j’ai dû présenter des excuses pour leur avoir fait acheter une action que tu as vendue à découvert ?
Adam Saunders : (Il se lève et s’approche de Victor.) OK, la prochaine fois, tu n’as qu’à faire tes devoirs.
Victor : Mes devoirs ? Tu as quel âge, Saunders, 8 ans ?
Adam Saunders : Oh, excuse-moi, Victor, tu devais être trop jeune pour jouer chez les pros. (Il met sa main sur la joue de Victor. Ce dernier, n’appréciant pas, lui assène un coup de poing au visage, Adam riposte.)
Reese : (Après avoir écarté les deux hommes.) On s’en va.
SÉQUENCES – Water Street – Poste 306 – 23 heures 31 minutes 19 secondes – Foyer – Sécurité – 23 heures 31 minutes 36 secondes
Reese : (Via un micro.) Finch, on est tombé sur un trader qui joue avec des millions la journée et provoque des bagarres le soir.
INTÉRIEUR – Dans un appartement – Sur une terrasse - Nuit
Finch : (Au téléphone.) En tout cas il est surveillé. Ne le quittez pas des yeux. Si on veut s’en prendre à lui, ce sera sûrement dans son appartement.
Reese : (Surveillant Adam avec son appareil photo.) Ouais, sauf qu’il n’est pas rentré chez lui. (Voyant Sydney Baylor approcher d’Adam avec une coupe de champagne.) On dirait qu’il fait des heures sup. Saunders s’entend bien mieux qu’on le croyait avec sa patronne. (Voyant Saunders et Baylor s’embrasser). À qui a-t-on à faire ?
SÉQUENCES – Angle de Wall et William – Sud-Est – Caméra 02 – 6 heures 48 minutes 56 secondes ; Wall Street – Poste 459 – 6 heures 49 minutes 43 secondes
EXTÉRIEUR – Près de la Bourse de New York – Journée
Finch : (Au téléphone ; pendant que John surveille Adam.) Il n’est pas rentré de la nuit, j’ai pris la liberté de copier certains documents personnels pendant que j’étais chez lui, ce qui me permet de remplir certains blancs.
INTÉRIEUR – Dans la bibliothèque – Journée
Finch : J’ai le certificat de décès de la mère, elle est morte, il avait neuf ans, ainsi que des papiers d’attribution de la garde accordée à Robert Sowoski trois ans plus tard.
EXTÉRIEUR – Près de la Bourse de New York – Journée
Reese : (Mettant son index sur son oreillette.) Pas de père dans l’histoire ?
Finch : (Au téléphone.) Apparemment, non.
INTÉRIEUR – Dans la bibliothèque – Journée
Finch : Son contrat d’embauche figure parmi les documents stockés sur son ordinateur personnel. (Regardant le document sur son ordinateur.) C’est sa patronne, Sydney Baylor, en personne…
EXTÉRIEUR – Près de la Bourse de New York – Journée
Finch : (Au téléphone.)… qui l’a engagé. (Pendant que John continue de surveiller Adam et Sydney avec son appareil photo.) Leur liaison a pu contribuer à son accès fulgurant au poste de trader.
Reese : Je ne crois pas qu’il s’agisse d’un type qui couche pour grimper les échelons.
Finch : (Au téléphone.) Rien d’autre qui attire mon attention en dehors de ça.
INTÉRIEUR – Dans la bibliothèque – Journée
Finch : Sauf cette fameuse enquête de la Commission de contrôle des opérations boursières, il y a six mois. Mais je n’ai pas les détails.
EXTÉRIEUR – Près de la Bourse de New York – Journée
Reese : On peut faire appel au lieutenant Carter.
Finch : (Au téléphone.) C’est une idée.
INTÉRIEUR – Dans la bibliothèque – Journée
Finch : En attendant, je suis en train de m’occuper de ceux qui surveillent notre trader. J’effectue un renvoi…
EXTÉRIEUR – Près de la Bourse de New York – Journée
Finch : (Au téléphone.) de signal GPRS, plus personne ne pourra le mettre sur écoute.
INTÉRIEUR – Dans la bibliothèque – Journée
Finch : Si quelqu’un veut encore pirater son téléphone, il faudra qu’il se rapproche de lui.
EXTÉRIEUR – Près de la Bourse de New York – Journée
Reese : Et on le coincera. (Il s’en va.)
SÉQUENCE – Entrée – Caméra 03 – 9 heures 32 minutes 54 secondes
INTÉRIEUR – Dans les locaux de la police – Bureau de Joss Carter – Journée
Coursier : Joss Carter ?
Carter : Oui.
Coursier : (Amenant un costume.) C’est pour vous, ça vient du pressing du West Side.
Carter : (En souriant.) Désolée, non, je n’ai rien déposé.
Coursier : Écoutez euh, il y a votre nom dessus, alors.
Carter : Qu’est-ce que c’est ?
Coursier : C’est euh, un costume d’homme.
SÉQUENCE – Box – Caméra 07 – 9 heures 34 minutes 15 secondes
Coursier : (Donnant un papier à Joss.) Vous voulez bien signer ?
INTÉRIEUR – Dans les locaux de la police – Bureau de Joss Carter – Journée
Elle signe le bon et donne un exemplaire au coursier. Sur le bon, il est noté « 3 World Financial Center – Prendre un taxi »
SÉQUENCE – Varick – Poste 207 – 9 heures 35 minutes 57 secondes
Un taxi arrive avec Harold à l’intérieur puisqu’il y a un carré jaune autour de lui.
INTÉRIEUR – Dans un taxi – Journée
Carter : Au centre financier, s’il vous plaît.
Finch : John va vouloir récupérer son costume.
Carter : (Regardant vers le rétroviseur puis vers l’arrière du siège où il est écrit le nom du chauffeur Adish Navaad.) Où est passé monsieur Navaad ?
Finch : (Se retournant vers Carter.) Il assiste en famille à un match des Knicks pendant que je lui emprunte son taxi.
Carter : (Recevant une carte d’Harold.) Adam Saunders ? Il a des problèmes ?
Finch : Il se pourrait qu’il ait besoin de notre aide, et nous de la votre.
Carter : Et c’est pour ça qu’on doit se rendre au Centre financier.
Finch : Non, c’est parce que c’est là que se trouve la Commission de contrôle des opérations boursières, il faut qu’on ait accès à un dossier scellé en rapport avec monsieur Saunders.
Carter : (En rigolant.) Et vous croyez que je vais le sortir, comme ça.
Finch : Si quelqu’un a une chance d’y arriver, c’est bien vous.
Carter : Je vais ce que je peux faire. (Voyant Harold appuyer sur un bouton pour activer le compteur.) Vous avez mis le compteur là.
Finch : Et n’oubliez pas le pourboire.
EXTÉRIEUR – Dans une rue – Journée
John arrive à cloner le téléphone d’Adam et le surveille. Ce dernier est parti s’acheter un café.
Adam Saunders : Un triple espresso, s’il vous plaît.
Rasmussen : Un triple espresso, eh ben, vous devez être très fatigué.
Adam Saunders : Ouais, ça me fatigue d’avoir tout le temps un fouineur de la Commission sur le dos. Votre enquête est close depuis six mois.
Rasmussen : Et moi, je ne vais pas laisser une sale petite tronche comme vous s’en tirer.
Adam Saunders : Et moi, je n’ai toujours rien à vous dire.
Rasmussen : Ne rien dire et obéir, ça vous savez faire.
Adam Saunders : (En s’énervant.) Vous savez quoi, laissez tomber le café.
Rasmussen : (Voulant barrer la route d’Adam.) Hmm.
Adam Saunders : (Se mettant à rigoler.) Vous êtes sûr que c’est la méthode officielle, le harcèlement en public ?
Rasmussen : Je ne vous lâcherai pas. Dans un an, je serai toujours là, le moindre pas de travers et vous refilez auprès de votre grand-mère et je vous fais plonger direct.
Adam Saunders : À la Commission de contrôle, vous aboyez mais vous pouvez pas mordre. Vous ne pourriez même pas me coller un PV.
Rasmussen : Rassurez-vous, j’ai des amis à la justice qui adorent envoyé croupir des petits blancs friqués à Otisville. Alors faites gaffe. (Adam s’en va.)
INTÉRIEUR – Dans la bibliothèque – Journée
Finch : (Mettant des photos sur la vitre.) Le lieutenant Carter vient de m’envoyer le dossier de la Commission de contrôle. Un inspecteur, Doug Rasmussen, a enquêté l’année dernière…
EXTÉRIEUR – Dans une rue – Journée
Finch : (Au téléphone.) …sur un éventuel délit d’initiés au sein de Baylor Zimm.
INTÉRIEUR – Dans la bibliothèque – Journée
Finch : Les soupçons ne portaient que sur les deux principaux dirigeants. Adam Saunders a été entendu comme témoin et les poursuites ont été abandonnées. Il a témoigné n’avoir connaissance d’aucune malversation commise par les deux dirigeants de l’établissement. J’imagine qu’il a menti pour couvrir Sydney Baylor.
SÉQUENCES – Plaza – Caméra F – 12 heures 7 minutes 10 secondes ; Avenue A – Poste 371 – 12 heures 5 minutes 24 secondes
Finch : (Via un micro.) Et maintenant où est-il ?
EXTÉRIEUR – Près d’un food truck – Journée
Reese : (Surveillant de loin Adam.) Il s’est rendu dans le Queens. On dirait qu’il a des comptes à régler avec un type qui tient un camion-snack.
Adam Saunders : Et, mon vieux, je suis venu prendre une Francfort chez vous la semaine dernière. Je me serai fait faire un lavement, ce ne sera pas été pire, je vais appeler les services de l’hygiène.
Robert Sowoski : Je ne vois pas ce que vous avez à me reprocher ? Maintenant, vous avez un petit estomac tout propre dans votre costard à 2000 boules.
Adam Saunders : Plutôt 3000 boules.
Robert Sowoski : 3000 boules sérieux ? (Il se met à rigoler et à prendre la main d’Adam.) 3000 dollars, comment ça va mon grand ?
Adam Saunders : Ça va.
INTÉRIEUR – Dans la bibliothèque – Journée
Finch : Le camion-snack est au nom de Robert Sowoski.
EXTÉRIEUR – Près d’un food truck – Journée
Reese : Le tuteur de Saunders ?
INTÉRIEUR – Dans la bibliothèque – Journée
Pendant ce temps, Harold fait défiler des photos d’Adam, étant jeune, et de Robert sur l’écran d’ordinateur
Robert Sowoski : Alors, tu ne viens plus dans ton quartier ?
Adam Saunders : Je passe mon temps à courir, oncle Bob.
Robert Sowoski : Bon allez, entre, je vais te préparer un truc.
Finch : C’est plus que son tuteur…
EXTÉRIEUR – Près d’un food truck – Journée
Pendant que Robert fait cuire de la viande.
Finch : (Au téléphone.) C’est aussi un client de Baylor Zimm.
Adam est entré dans le camion et accroche sa veste.
Robert Sowoski : Tu as regardé pour cette histoire de MRP dont je t’ai parlé l’autre fois.
Adam Saunders : (En rigolant.) MLP, oncle Bob. C’est des sociétés en commandite mais coté en Bourse. La tienne c’est Tritak Energy.
Robert Sowoski : C’est ça, oui, Tritak. C’est ça. Écoute, je sais que tu as dit à tes petits copains qui ont le nez dans les chiffres de bien s’occuper de mon pognon. Mais, je regarde tous ces papiers qu’on m’envoie et je trouve que ça fait énormément de fric sur une seule et même société. Franchement, je ne vois plus que ce nom-là, Tritak, Tritak. Ça faisait 10% maintenant ça en fait 40. Même une buse comme moi sait qu’il faut diversifier, ce n’est pas vrai ?
Adam Saunders : (En mangeant.) Oncle Bob, je t’ai déjà mal conseillé ? Les réductions d’impôts, c’était qui ? Et le prêt à un taux super faible, avant tu n’avais qu’un seul camion et maintenant…
Robert Sowoski : Et maintenant, j’en ai six et une vingtaine d’employés.
Adam Saunders : Et d’après ce que je sais, tes actions Tritak te rapportent 8%. Où tu trouves un taux d’intérêt pareil. Fais confiance au super courtier avec qui je t’ai branché.
Robert Sowoski : Adam, j’ai confiance, tu as toujours été un génie. Depuis que tu es tout petit.
Adam Saunders : (Prenant un sandwich.) Je te remercie.
INTÉRIEUR – Dans la bibliothèque – Journée
Reese : (Au téléphone.) On sait quoi de cette société, Tritak Energy ?
EXTÉRIEUR – Dans la rue – Journée
Finch : (Au téléphone.) Pas grand-chose. Ne le lâchez pas, voyez ce que vous pouvez apprendre.
INTÉRIEUR – Dans la bibliothèque – Journée
Finch : Pour information, sachez que Saunders m’a orienté vers un gentil courtier qui s’est fait un plaisir d’ouvrir un compte chez Baylor Zimm avec notre argent. (Sur l’écran se trouve le détail de la transaction au nom d’Harold Crane pour un montant de 153 millions de dollars.)
EXTÉRIEUR – Dans la rue – Journée
Reese : (Montant dans la voiture.) J’espère qu’on vous a donné un reçu.
À la bibliothèque, Harold se met à sourire.
SÉQUENCES – Plaza – Caméra D – 17 heures 10 minutes 16 secondes ; NYPD Cruiser – 573A – Rear – 17 heures 10 minutes 56 secondes
INTÉRIEUR – Dans les locaux de Baylor Zimm – Dans la salle des marchés – Journée
Reese : Monsieur Saunders, nous avions rendez-vous pour finaliser notre transaction.
Adam Saunders : Euh, oui, laissez-moi une minute. (Se déplaçant vers un coin de la pièce.) Hey, Paul. Paul, tu as une seconde.
Paul Ashton : Ouais.
Adam Saunders : Je t’ai posé une question la semaine dernière sur cette compagnie, Tritak.
Paul Ashton : Tu as fais la vente à découvert du siècle hier qui rapportait cent millions, et tu viens me parler d’une pauvre société en commandite ? On en a rien à foutre.
Adam Saunders : Il y a le fric de mon oncle dessus, j’en ai quelque chose à foutre.
Paul Ashton : Tous ceux qui veulent un revenu fixe investissent dans ce genre de société, il n’y a pas plus sûr, ni plus chiant.
Adam Saunders : Il ne s’agit pas seulement de mon oncle mais de la moitié de nos clients, sans parler de nos capitaux propres. Je me suis penché sur les chiffres, on est à 19% d’investissement dans cette boîte. Ça dérange personne en dehors de moi ?
Paul Ashton : (Parlant à voix basse vers Adam.) Tu es allé regarder dans les comptes clients ? Tu sais que c’est interdit, je veux dire, par la loi, c’est illégal. Tu comprends ? Comme notre conversation.
Adam Saunders : Je te remercie du tuyau.
Paul Ashton : De rien. Ça sert à ça les amis. (Voyant arriver Sydney Baylor.) On se parlera plus tard.
Adam Saunders : Ouais.
Sydney Baylor : C’est quoi cette histoire avec un inspecteur de la Commission de contrôle ?
Adam Saunders : C’est rien, c’est encore ce type, les jours passent et c’est toujours les mêmes questions. C’est que du vent. (À voix basse.) Il faut qu’on parle d’un truc. Tu te rappelles que je t’ais parlé d’une société, l’autre nuit, Tritak.
Sydney Baylor : J’aimerai que nos conversations nocturnes restent nocturnes. Quant à la Commission…
INTÉRIEUR – Dans les locaux de Baylor Zimm – Dans une autre partie de la salle des marchés – Journée
John continuant d’écouter la conversation.
Sydney Baylor : (Via un micro.) … de contrôle, je te rappelle qu’il s’en ait fallu de peu…
INTÉRIEUR – Dans les locaux de Baylor Zimm – Dans la salle des marchés – Journée
Sydney Baylor :…qu’on soit condamné. On doit éviter ce genre de publicité.
Adam Saunders : Quand tu dis « on », tu parles de la société, n’est-ce pas ?
Sydney Baylor : Contente-toi de faire ton travail, s’il te plaît.
Adam Saunders, voyant partir Sydney Baylor, semble inquiet.
SÉQUENCES – 30ème étage – E – 22 heures 16 minutes 24 secondes ; Entrée – Sécurité 06 – 22 heures 23 minutes 53 secondes
EXTÉRIEUR – Sur un terrain de golf – Soirée
Adam et John jouent ensemble au golf.
Adam Saunders : Je viens ici quand j’ai besoin de décompresser. C’est apaisant.
Reese : C’était quoi ce grand sujet de discussion au bureau ?
Adam Saunders : Rien dont votre client ait à se préoccuper.
Reese : Est-ce qu’il doit se préoccuper de la Commission de contrôle des opérations boursières ?
Adam Saunders : Dans notre boulot, il y a toujours quelqu’un pour chercher la magouille, l’arnaque.
Reese : Ouais, et c’est quoi la votre ?
Adam Saunders : Il n’y en a pas, on est bon, c’est tout.
Reese : Hmm. C’est pour ça que vous avez placé l’argent de votre oncle chez Baylor Zimm ?
Adam Saunders : (Il s’arrête de jouer et se tourne vers John.) Qu’est-ce que ça veut dire ?
Reese : Nous avons mis 150 millions de dollars entre vos mains, nous avons besoin de tout savoir. (S’approchant d’Adam.) Saunders, c’est votre nom de naissance, est-ce que Sowoski ne serait pas plus juste.
Saunders : Vous m’avez fait suivre ? (S’énervant.) Ça suffit, on rentre et je vous ramène au bureau et si votre fric les intéresse toujours, je le laisse volontiers à n’importe quel autre guignol. (Il s’en va.)
INTÉRIEUR – Dans la voiture d’Adam Saunders – Soirée
Adam Saunders : (Roulant à très vive allure.) Que ce soit clair, ma famille, mon passé, tout ça ça vous regarde pas, même s’il y a des milliards en jeu, OK ?
Reese : OK.
SÉQUENCE – Angle de Cherry et Pike – Nord-est – Caméra 02 – 22 heure 49 minutes 33 secondes
INTÉRIEUR – Dans la voiture d’Adam Saunders – Soirée
Adam Saunders : Je ferais peut-être bien d’appeler la police.
Reese : Il va peut-être falloir, oui. (Il regarde derrière lui.)
Adam Saunders : Qu’est-ce que vous racontez ?
Reese : Vous avez vu, il y a un chantier.
Adam Saunders : Oui, j’ai vu, et alors ?
Reese : Vous voyez des ouvriers ?
Adam Saunders : Et après ? (Voyant un ouvrier.) Il me fait signe de ralentir.
Reese : On vous a suivi, ne ralentissez pas.
John fait accélérer la voiture d’Adam lorsqu’un camion-benne manque de les percuter. Ce dernier percute une voiture qui se retrouve projeté sur le bas-côté. La voiture d’Adam tourne et s’arrête. John sort et va voir le camion et voit qu’il n’y a plus personne à l’intérieur.
Reese : Finch, quelqu’un a essayé d’éliminer Adam Saunders.
SÉQUENCE – Angle de Cherry et Pike – Nord-Est – Caméra 03 – 22 heures 49 minutes 48 secondes
L’ouvrier sur la chaussée et celui qui se trouve dans le camion sont des menaces car il y a deux carrés rouges autour d’eux.
Finch : Alors, monsieur Saunders se remet de sa soirée ?
Reese : Il pense que c’était un accident.
INTÉRIEUR – Dans la bibliothèque – Soirée
Finch : (Avec John devant la vitre où se trouvent les photos.) Et vous, vous êtes sûr du contraire ?
SÉQUENCE – Angle de Cherry et Pike – Nord-Est – Caméra 02 – 22 heures 49 minutes 33 secondes
La voiture d’Adam arrive juste avant d’éviter la collision.
Reese : C’est la tactique de l’entonnoir, On envoie la cible au casse-pipe en l’obligeant discrètement…
INTÉRIEUR – Dans la bibliothèque – Soirée
Reese : …à modifier sa trajectoire.
EXTÉRIEUR – Près d’un chantier – Journée
Reese : (Hors cadre ; pendant que Joss inspecte les lieux de l’incident.) Carter est sur place. Les véhicules, la signalisation, c’est des pros. (Joss prend une photo des chiffres se trouvant sur le camion.) Mais qui tient tant à le voir mourir au point…
INTÉRIEUR – Dans la bibliothèque – Soirée
Reese : …d’engager une équipe.
Finch : (S’asseyant à son poste de travail.) J’ai regardé ce qu’est devenu mon argent. La plus grande partie a été placée dans une seule et unique société, Tritak, celle dont parlait l’oncle d’Adam, si ce n’est que moi je les ai acquises pour dix fois plus cher que lui. De toute évidence, quelqu’un est passé à la vitesse supérieure.
Reese : (Pendant que des photos sont affichées sur l’ordinateur d’Harold.) Tritak a investi dans les travaux d’installation de pipelines pour fournir le nord-est du pays.
Finch : On a un grand besoin de gaz naturel. Dans ce genre de secteur, les sociétés tentent de garder une cotation régulière. Mais je vois qu’elle vient de grimper de 600% suite à des investissements massifs à l’initiative de Baylor Zimm.
Reese : Un délit d’initiés ?
Finch : Adam était au courant la première fois. Peut-être qu’il l’est à nouveau.
Reese : Sauf que cette fois-ci, il ne s’en sortira pas. (Prenant une arme dans un tiroir.) On a failli y rester hier soir, je commence à en avoir marre de faire semblant.
EXTÉRIEUR – Près du food-truck de Robert Sowoski – Journée
Finch : (Allant à la rencontre de Sowoski, ils s’assoient à une table.) J’appartiens à la Commission de contrôle des opérations boursières. Nous enquêtons sur d’éventuelles malversations au sein de la société d’investissements Baylor Zimm. Nous savons que votre neveu est un de leurs traders.
Robert Sowoski : Quoi ? Il a fait un truc illégal ?
Finch : On n’en sait encore rien. Est-ce que votre neveu vous conseille pour vos placements ? (Il enlève l’attache d’un dossier et le met sur la table.)
Robert Sowoski : Non, non, j’ai un courtier pour ça.
Finch : Et qu’est-ce que vous pourriez me dire sur une société dont le nom est Tritak Energy.
Robert Sowoski : Je ne sais pas grand-chose, il faut aller demander au courtier.
Finch : Pourtant, votre argent a bien été investi dans ce titre, n’est-ce pas ?
Robert Sowoski : (Commençant à comprendre.) Je le savais, je le savais. Je savais qu’il y avait un truc pas net là-dedans. Mais Adam m’a mis en contact avec des gens biens, il m’a dit que ça roulait.
Finch : Vous connaissez bien votre neveu ?
Robert Sowoski : Quand ma sœur est morte, il y a le père d’Adam qui est parti chercher du boulot dans l’ouest. Il a atterri au Nouveau Mexique et on ne l’a plus revu après ça. Alors, Adam a vécu chez nous. Tous les mois, son père lui envoyait 200 dollars, pour qu’il s’achète n’importe quoi, des BD, une paire de chaussures. Adam y a jamais touché. Année après année, il a conservé chaque billet dans des boîtes à chaussures. Des milliers de dollars. Une fois plus grand, il s’en est servi pour s’inscrire à des cours du soir. Pour pouvoir intégrer une fac, et puis pour suivre des études. En fait, au lieu d’avoir un père, il a eu… des boîtes remplies de billets. Et qu’est-ce qu’il en a fait ? Il s’est acheté un futur.