Finch : On vous surveille. Le gouvernement possède un dispositif secret : une Machine. Elle vous espionne jour et nuit, sans relâche. Je le sais parce que c’est moi qui l’aie créée. Je l’avais conçue pour prévenir des actes de terrorisme. Mais la Machine voit tout, tous les crimes impliquant des citoyens ordinaires, tels que vous. Des crimes dont le gouvernement se désintéresse. Alors, j’ai décidé d’agir à sa place. Mais il me fallait un associé, quelqu’un capable d’intervenir sur le terrain. Traqués par les autorités, nous travaillons dans l’ombre, jamais vous ne nous trouverez. Mais victime ou criminel, si votre numéro apparaît, nous, nous vous trouverons.
Une frise chronologique apparaît, passant de 2009 à 2004.
SÉQUENCE – Base d’opérations avancée – Sécurité – Bâtiment 2 – 8 heures 11 minutes 6 secondes
INTÉRIEUR – Dans une base – Journée
Un prisonnier, une cagoule sur la tête, arrive dans ce qui ressemble à une salle d’interrogatoire où se trouve un militaire assis à une table. Un autre militaire le fait assoir et lui enlève la cagoule.
Militaire 1 : Il est à vous.
Prisonnier : J’ai déjà dit aux autres Américains. Je suis livreur de fruits et de légumes.
Militaire 2 : Oui et aussi d’explosifs pour Al Quaeda. Ta cellule est responsable d’un attentat-suicide qui a tué trois soldats américains à Fallujah. Tu ferais bien de me dire où je trouve le reste de ces explosifs. (En se levant.) Dis-le-moi, sinon, tu vas avoir à faire à mon chef, et là, sincèrement, j’aimerais pas être à ta place. (Il commence à partir.) Bon, d’accord.
Le suspect inspire et souffle.
SÉQUENCE – Base d’opérations avancée – Sécurité – Interrogatoire 68 – 8 heures 12 minutes 37 secondes ; Nom du suspect rédigé – Statut : Pertinent
Un autre militaire arrive, et dépose un porte-documents sur la table, le prisonnier le voit, alors qu’un carré rouge entoure sa tête. Le militaire n'est autre que Joss Carter.
Carter : Bonjour Yousef.
On repasse de 2004 à 2011
SÉQUENCES EN ACCÉLÉRÉE – Weather – Caméra D – (Ouest) – 5 heures 24 minutes 40 secondes - 11 heures 16 minutes 55 secondes ; Pont – Poste 436-2 – 11 heures 52 minutes 48 secondes – 11 heures 53 minutes 18 secondes ; Entrée – Caméra 2 – 12 heures 10 minutes 18 secondes ; Box 04 – 12 heures 11 minutes 4 secondes
Carl Elias : (Au téléphone.) Ça suffit, ça devient trop dangereux, elle disparaît, aujourd’hui. Mais il faut que ce soit propre.
INTÉRIEUR – Dans le bureau de police – Journée
Policier : Vous ne pouvez pas continuer à venir comme ça. (À Carter qui arrive.) Lieutenant Carter, madame Kovach est venu ici pour payer la caution de son mari.
Carter : (En soufflant de dépis.) Ah, encore.
Policier : Vous voulez lui dire un mot.
Carter : Oui, merci.
Madame Kovach est assise, l’œil au beurre noir. Carter va la rejoindre.
Carter : Je suis de la criminelle, madame Kovach. C’est moi qui serais chargée de l’enquête le jour où votre mari finira par vous tuer. (S’asseyant à côté d’elle.) Écoutez, à chaque fois que vous dites que c’était un accident, vous renforcez les arguments dont il se servira pour sa défense, il dira que vous étiez maladroite, sujette aux accidents. Vous comprenez ?
Madame Kovach : Les escaliers. J’ai encore raté une marche, lieutenant.
Carter : (Prenant une carte à l’arrière de son pantalon.) Si par malheur il recommençait (la donnant à madame Kovach), appelez-moi.
Madame Kovach : (Voyant son mari lui faire un signe de la main.) Excusez-moi, il faut que je vous laisse.
Carter se lève et Fusco voit madame Kovach partir, il s’adresse à Joss tout en rejoignant le bureau de Carter.
Fusco : Je ne comprends pas pourquoi tu t’acharnes, tu ne peux pas toutes les sauver.
Carter : C’est un véritable homicide en puissance. J’essaie juste d’intervenir en amont pour changer.
Fusco : (Montrant un dossier.) L’ADN de l’homme que tu as blessé il y a deux semaines, (Carter prend le dossier et l’ouvre) celui qui t’a tirée dessus, il a des gènes qui correspondent à ceux de Marlene Elias (il montre la photo du doigt).
SÉQUENCE – Zone 97 – (Cour 15 Est) – 15 heures 53 minutes 28 secondes
Fusco : Les autres lui viennent de Don Moretti.
INTÉRIEUR – Dans une cellule – Journée
Carter : (Montrant une photo d’Elias enfant.) Carl Elias, le fils illégitime dont vous vous êtes complètement désintéressé, après avoir assassiné sa mère (elle pose la photo sur celle d’Elias), il y a presque quarante ans. Votre maîtresse.
Don Moretti : Je vous l’ai déjà dit, chérie, je n’ai aucun enfant qui porte ce nom.
Carter : Ce n’est pas ce que révèle le test ADN. Vous correspondez parfaitement et regardez (elle montre la photo d’Elias adulte et la pose sur les deux autres), votre fils est devenu un homme. Voici quelques photos de ses plus récentes victimes : Bernie Sullivan (posant la photo sur la table), un lieutenant de police à la retraite et votre ancien bras droit, Vincent DeLuca. (Elle fait de même que pour les autres photos puis ferme le dossier.)
Don Moretti : Que voulez-vous que ça me fasse ? Je vais finir mes jours ici.
Carter : Peut-être plus tôt que vous ne le pensez. Vous avez tué sa mère et vous l’avez abandonné. Qu’est-ce qu’il vous réserve, à votre avis ? (Moretti bouge la photo de Carl Elias adulte.) À votre place, je ne m’attendrais pas à une carte des Fêtes des Pères. Si vous m’aidez, je peux vous offrir… une garde rapprochée.
Don Moretti : Vous savez à qui vous vous adresser ?
Carter : Vous ne comprenez pas. Quand Elias décide quelque chose, rien ne l’arrête. Il peut contacter un de vos proches, le dresser contre vous et la question n’est pas de savoir s’il le fera, mais quand il le fera.
Don Moretti : Vous dites qu’un ancien flic a été tué par ce type. Qu’il vous a tirée dessus parce que vous étiez trop curieuse, et vous êtes venue me prévenir moi ?
Carter : (En rangeant les photos et prenant le dossier.) Voyez ça comme une simple visite de courtoisie. (Elle se lève.)
Don Moretti : Il y a une équipe des forces spéciales à la recherche de cet homme ou vous êtes seule à lui courir après.
Carter : Qu’est-ce que vous insinuez ?
Don Moretti : Eh bien, vu de ce côté de la barrière, vous avez l’air très seule et je ne serais pas tellement surpris que sa prochaine proie soit vous.
Carter : Tsss.
La porte s’ouvre pour que Carter puisse sortir.
SÉQUENCES – Zone 142 – (Interview O 4) – 16 heures 07 minutes 20 secondes ; Angle 55ème et 3ème ; Sud-Ouest – Caméra 04 – 0 heure 24 minutes 32 secondes ; Angle de Houston & 1 ; Caméra 1 – 1 heure 2 minutes 07 secondes
Policier : À toutes les unités, fusillade entre la 168ème et Audubon.
EXTÉRIEUR – Dans une rue – Nuit
Des voitures de police sont stationnées à l’endroit où s’est situé le meurtre. Des hommes de la scientifique s’y attèlent pour protéger les lieux.
Carter : Je suis venue dès que j’ai entendu l’alerte radio.
Fusco : La victime est un jeune afro-américain, abattu en rentrant chez lui. Il y a plein de douilles de 9 mm dans le caniveau. Le tireur devait être en voiture.
Carter : Des témoins ont vu le véhicule ?
Fusco et Carter arrivent à l’endroit où se trouve la victime.
Fusco : Dans ce quartier ? Tu plaisantes ?
Carter : Oh, Ronnie Middleton.
Fusco : Tu le connaissais ?
Carter : Il a été témoin d’un homicide dans le Bronx, il y a environ six mois. Il a identifié le tireur, un mec du quartier, Hector Alvarez.
Fusco : C’était une balance.
Carter : Ouais, mais il a eu la trouille et finalement, il s’est rétracté. Le procureur a abandonné l’affaire.
Fusco : Et Hector s’est vengé.
Carter : Il ne va pas s’en tirer cette fois. Ronnie avait des choses sur lui ?
Fusco : Ouais, (enlevant un sachet de sa poche) il avait, euh, un téléphone et cette bouteille de soda.
Carter : (En s’abaissant, elle ramasse un bout de verre cassé au sol.) Mariquitas Cola ? C’est un soda mexicain.
Fusco : On n’en trouve pas partout.
(Elle regarde vers une épicerie où un homme est en train de ranger un étalage dans sa boutique.)
Carter : Je connais un endroit où on en vend. Mais je sais que quelqu’un a vu quelque chose.
Fusco : Faire parler ces gens, c’est une autre paire de manches.
Carter : (Se relevant.) Je suis sûre qu’ils ne résisteront pas à ton charme naturel, Fusco.
Fusco : (S’approchant vers Carter.) Carter, ça fait un bout de temps qu’on bosse ensemble, mes amis m’appellent Lionel et toi, tu as un prénom.
Carter : (Sur un ton ironique.) Bien sûr : lieutenant.
Fusco : (Il crie vers la foule.) Je suis le lieutenant Fusco, de la police de New York. (Brandissant des cartes de visite.) Si vous avez vu ou entendu quoi que ce soit ayant un rapport avec ce qui s’est passé ce soir, vous pouvez m’appeler au…
Reese : (Après que Lionel ait été surpris de le voir.) J’ai déjà ta carte, Lionel.
Fusco : Qu’est-ce que tu fais ici ?
Reese : J’observe, c’est tout. Qu’est-ce qu’il s’est passé ?
Fusco : (Regardant vers la victime.) Une intoxication au plomb. Ça arrive souvent, surtout dans ce quartier.
EXTÉRIEUR – Près d’une épicerie – Nuit
Carter est partie rejoindre l’épicerie pour parler à l’épicier qui range ses étalages.
Carter : Police de New York. Monsieur… ?
Castillo : Castillo. Seulement là, je, je ferme.
Carter : Vous avez vu ce qu’il s’est passé ce soir, monsieur Castillo ?
Castillo : Ben non, j’étais occupé, je, je n’ai rien entendu, jusqu’à ce que la police arrive.
Carter : J’ai beaucoup de mal à vous croire, monsieur Castillo. (Brandissant un sachet contenant le bout de verre du soda.) Voyez-vous, ce jeune homme a acheté ce soda Mariquitas Cola dans votre épicerie. Et en sortant d’ici, il a été abattu comme un chien dans la rue.
Castillo : (Apeuré.) Il a payé le soda, il est sorti. J’ai entendu tirer mais je n’ai rien vu.
Carter : D’accord, vous avez entendu des coups de feu, et vous n’avez rien vu, pas de voiture, rien du tout ?
Castillo : Lieutenant, s’il vous plaît, (regardant vers un groupe.) pas ici.
Carter : Bon, écoutez, passez me voir dans mon bureau demain pour mettre tout ça à plat, tout ce que vous avez vu.
Castillo : D’accord, je viendrai demain, OK.
Carter s’en va pendant que Castillo rentre son étalage de fruits dans son épicerie. John regarde vers un homme de la scientifique bougeant le corps de Middleton.
Finch : (Au téléphone.) Monsieur Reese, où étiez-vous…
INTÉRIEUR – Dans la bibliothèque – Nuit
Finch : …passé ? Nous avons un autre numéro.
EXTÉRIEUR – Dans la rue – Nuit
Reese : Si vous me dites Ronnie Middleton, c’est trop tard, Finch. Le gosse…
INTÉRIEUR – Dans la bibliothèque – Nuit
Reese : (Au téléphone.) …est déjà mort.
Finch : Quoi ? Où êtes-vous ?
EXTÉRIEUR – Dans la rue – Nuit
Reese : Sur les lieux d’un homicide. À me demander pourquoi la Machine voit certains crimes et pas d’autres.
Finch : (Au téléphone.) Je suis désolé, la Machine…
INTÉRIEUR – Dans la bibliothèque – Nuit
Finch : (Il se rend vers une imprimante pour prendre un document) …détecte uniquement les actes prémédités. (Sortant une photo.) Et nous avons un gros problème avec celui qu’elle nous annonce.
EXTÉRIEUR – Dans la rue – Nuit
Reese : Quel numéro est sorti ?
INTÉRIEUR – Dans la bibliothèque – Nuit
Finch : (Regardant la photo de Carter.) Il s’agit de notre amie commune, le lieutenant Carter.
EXTÉRIEUR – Dans la rue – Nuit
John regarde de nouveau vers l’endroit où s’est déroulé le crime.
SÉQUENCES – Trafic autoroutier – Poste 1275 C – 7 heures 10 minutes 26 secondes ; BKLN BR PRM AT Centre – Eastward 03 ; Entrée du fond – Caméra 3 – 7 heures 19 minutes 13 secondes
INTÉRIEUR – Dans un restaurant – Matinée
Carter : Je peux savoir où tu étais hier soir ?
Taylor : C’est drôle, j’allais te demander la même chose.
Carter : J’étais sur une nouvelle affaire.
Serveuse : Je vous ressert.
Carter : Merci. (À Taylor.) Et je suis adulte, je rentre quand je veux. Tu n’étais pas à la maison et ton portable était sur répondeur.
Taylor : J’ai été en retard d’une demi-heure.
Carter : Et c’est pour ça que tu vas chez ta grand-mère jusqu’à la fin de cette affaire.
Un groupe de filles arrive vers Taylor et sa mère.
Fille : (Agitant la main.) Salut Taylor. (Il lui sourit.)
Carter : (Se servant du lait.) Au fait, j’ai vu que ton lycée organise son bal de la rentrée samedi prochain, tu vas y aller ? (Taylor hausse les épaules.) Je sais que ce n’est pas facile d’être le petit nouveau, toutes les filles sortent déjà avec des garçons. (Elle boit sa tasse.)
Taylor : (Il se met à rigoler.) J’ai invité une copine.
Carter : (Surprise.) Vraiment.
Taylor : Ouais.
Carter : Il faut que tu me la présentes.
Taylor : (Pressé, il commence à prendre son sac et à partir.) Euh, je vais être en retard à l’école
Carter : Non, non, non, je vais te déposer, j’ai le temps, reste là. (Regardant son téléphone qui a redémarré.) Tiens, je croyais l’avoir rechargé.
Taylor : Après toi.
Carter : (En se levant.) Voilà un jeune homme bien élevé.
John, se trouvant derrière Carter, clone le téléphone de cette dernière.
Reese : (Après que Taylor et Joss soient partis, il met son index sur son oreillette pour l’activer.) Vous saviez qu’elle avait un fils ?
Finch : (Au téléphone.) Je ne pensais pas que ça vous intéressait.
Reese : Pas de père dans les parages depuis un moment.
INTÉRIEUR – Dans la voiture de Joss Carter – Journée
Harold est en train de faire quelque chose dans la voiture de Carter.
Finch : Vous avez mené votre enquête personnelle, monsieur Reese. (Il sort de la voiture pour aller devant.)
Reese : (Au téléphone.) J’aime bien savoir à qui j’ai à faire.
INTÉRIEUR – Dans un restaurant – Journée
Reese : (Se tournant vers Joss et Taylor.) Attention, ils sortent, dépêchez-vous.
INTÉRIEUR – Dans la voiture de Joss Carter – Journée
Finch : J’ai presque fini.
INTÉRIEUR – Dans un restaurant – Journée
Reese : Trop tard, laissez tomber. (Il s’en va.)
EXTÉRIEUR – Dans la rue – Journée
Harold quitte la voiture et s’éloigne le plus possible pendant que Joss et Taylor vont vers leur véhicule.
Finch : On a une image ?
John, qui a rejoint sa moto, regarde sur le portable et voit qu’ils sont montés dans la voiture.
Reese : Et un traceur GPS. Joli travail, Harold.
Finch : Il faut la voir et l’entendre à tout moment, même à l’intérieur des bureaux de la police.
Pendant que la voiture se met en route, John quitte sa position à moto.
EXTÉRIEUR – Près du garage d’Hector Alvarez – Journée
John continue de suivre Joss, sortie de son véhicule, en prenant des photos de cette dernière.
Reese : Finch, Carter va droit au garage d’Hector
Finch : (Au téléphone.) Suspect n°1 dans le meurtre de Ronnie Middleton.
INTÉRIEUR – Dans le garage d’Hector Alvarez – Journée
Carter : Les affaires vont bien, Hector ?
Hector Alvarez est assis aux côtés de sa copine qui fait ses ongles.
Hector Alvarez : (Il se lève.) Comme si ça vous intéressait vraiment, lieutenant.
Carter : Non, ce qui m’intéresse, c’est où tu étais hier soir. Allez, invente une histoire, surprend moi.
Hector Alvarez : (Après avoir rejoint Carter.) Désolé, je suis un homme rangé, croyez-moi. J’étais chez moi avec ma nana, devant la télé. Demandez-lui.
Carter : Bien sûr, c’est toujours bien de paraître fidèle, hein. (Elle rejoint la petite amie d’Hector.) Vous savez Monica, il n’est pas mal mais vous pouvez trouver mieux.
Hector Alvarez : (Adossé à la portière d’une voiture.) Vous êtes culottée de venir ici toute seule, lieutenant.
Carter : Donc, impossible que ce soit ta voiture qu’on ait vu sur Washington Heights hier soir.
Hector Alvarez : Non, il paraît que c’est dangereux là-bas.
Carter : Hmm… Tu sais ce qui est arrivé au jeune Ronnie Middleton.
Hector Alvarez : Ouais, on raconte qu’il a mangé trop de fer.
Carter : (Regardant autour d’elle.) Joli garage, bien outillé. Les affaires ont l’air de marcher. Ça paie tant que ça de réparer de vieux tacots (elle prend des photos d’une voiture.).
Hector Alvarez : Avec le casier que j’ai, je suis obligé d’être à mon compte.
Carter : Très jolie caisse, ça t’embête que je jette un œil ?
Hector Alvarez : Énormément. Revenez avec un mandat.
Monica s’arrête de nettoyer ses ongles, elle écoute la conversation.
Carter : Tu as eu tord de liquider ce gosse.
Hector Alvarez : C’est triste qu’il se soit fait descendre. Même si ce n’était qu’une sale petite balance.
Carter : Tu ne vas pas t’en tirer, cette fois. Je trouverai le moyen de te faire plonger.
Hector Alvarez : Au revoir et bonne chance pour le mandat.
SÉQUENCE – Sud – Caméra 17 – 8 heures 34 minutes 22 secondes
INTÉRIEUR – Dans la bibliothèque – Journée
Harold est en train d’installer, avec l’aide d’une loupe, une caméra dans une figurine représentant un policier.
Reese : (Se trouvant face à la caméra, vu sur l’écran d’ordinateur.)Alors, comme ça vous aimez les poupées.
Finch : Comme vous le savez, je collectionne des livres rares, des disques vinyles de 180 grammes et certains ordinateurs des années 70. (La levant.) Cette figurine est pour le lieutenant Fusco.
Reese : Fusco aime les poupées ?
Finch : Il va bien falloir, si on veut pouvoir garder un œil sur le lieutenant Carter.
Reese : Je vais faire en sorte qu’elle atterrisse sur son bureau.
Finch : (Prenant son clavier, il commence à taper.) J’ai fait des recherches sur notre nouveau numéro. (Sur l’écran d’ordinateur apparaît une fiche signalétique de Joss Carter en tant que lieutenant de police, avec une photo.) Carter, lieutenant de police, officier supérieur et élite de la brigade criminelle. Mère célibataire a un fils adolescent, a servi dans l’armée comme interrogatrice.
Reese : Elle obtient un diplôme de droit en 2004 et retourne dans la police.
Finch : Son parcours est impressionnant.
Reese : Elle est impressionnante, intègre jusqu’aux bouts des ongles.
Finch : Ce qui veut dire qu’elle a de nombreux ennemis aussi bien parmi les criminels qu’au sein même de la police. J’ai dressé une liste de suspects potentiels d’un peu plus de 300 noms, malgré une sélection rigoureuse.
Reese : La triste réalité du métier qu’elle exerce. Des menaces récentes ?
Finch : (Se levant, il rejoint le tableau où sont apposées les photos des principaux suspects.) Hector Alvarez, inculpé d’homicide dans une affaire sur laquelle elle a travaillée il y a six mois, avant que le procureur laisse tomber. Edward Kovach, un truand récidiviste, en plus il bat sa femme que Carter cherche très gentiment à protéger. Et il y a Elias, bien sûr, tueur impitoyable, chef d’une organisation mafieuse, et il lui a déjà tirée dessus il y a peu de temps.
Reese : C’est une cible ambulante. Il va falloir que je garde un œil sur elle en permanence.
Finch : Soyez très prudent. Si jamais elle vous repère, elle pourrait vous arrêter.
Reese : C’est un risque à courir. (En s’asseyant.) Je ne vais pas la laisser se faire tirer dessus sous mes yeux.
Finch : Vous ferez quoi, si elle vous arrête ?
Reese : Oh, je suis certain que vous trouverez une solution, Harold.
INTÉRIEUR – Dans les locaux de la police – Bureau de Fusco – Journée
Lionel arrive à son bureau et voit un paquet à son intention. Il l’ouvre et voit une figurine.
Fusco : C’est quoi ce truc ? (Il sourit face à la caméra. Son téléphone sonne, il pose la figurine sur la table, il s’assoit et le prend.)
INTÉRIEUR – Dans la bibliothèque – Journée
Fusco : (Face à la caméra diffusée sur l’écran d’ordinateur d’Harold.) Fusco, j’écoute.
Reese : Joyeux anniversaire, Lionel.
INTÉRIEUR – Dans les locaux de la police – Bureau de Fusco – Journée
Fusco : C’est gentil mais c’est raté, ce n’est pas mon anniversaire et je ne vois pas trop où tu veux en venir.
INTÉRIEUR – Dans la bibliothèque – Journée
Reese : Pose la figurine sur ton bureau, dirigée vers Carter.
INTÉRIEUR – Dans les locaux de la police – Bureau de Fusco – Journée
Fusco : Pourquoi ?
Reese : (Au téléphone.) Parce qu’elle contient une caméra et qu’on veut pouvoir la surveiller. Fusco : (Regardant vers la figurine.) Il se passe quelque chose ? Elle a des ennuis.
Reese : À toi de me le dire.
INTÉRIEUR – Dans la bibliothèque – Journée
Reese : Renseigne-toi auprès de tes copains ripoux…
INTÉRIEUR – Dans les locaux de la police – Bureau de Fusco – Journée
Reese : (Au téléphone.) … que tu as dans la police.
Fusco : À quel sujet ? Tu cherches quoi ?
INTÉRIEUR – Dans la bibliothèque – Journée
Reese : Je veux savoir qui pourrai avoir intérêt…
INTÉRIEUR – Dans les locaux de la police – Bureau de Fusco – Journée
Reese : (Au téléphone.) à supprimer Carter.
Fusco : Eh, une minute, je ne veux pas être mêlé à ce genre d’histoire.
INTÉRIEUR – Dans la bibliothèque – Journée
Reese : Non, je sais. Contente-toi de tourner la caméra vers elle.
INTÉRIEUR – Dans les locaux de la police – Bureau de Fusco – Journée
Lionel éteint son portable, le pose et prend la figurine. C’est à ce moment-là que Joss arrive, des dossiers à la main.
Carter : (Se rendant à son bureau.) Jolie figurine.
Fusco : (La posant sur le bureau, le policier tourné vers le bureau de Joss.) C’est mon, mon fils qui me l’a offerte. (Changeant de conversation.) Comment ça s’est passé avec le vieux Don à la prison ?
Carter : J’ai essayé de le faire parler, de voir ce qu’il savait à propos de son fils biologique.
Fusco : Elias, hein.
Carter : Le vieux Don n’a rien voulu me dire, il a l’air persuadé que tous les flics sont corrompus.
Fusco : (Se raclant la gorge, l’air gêné.) Ouais, à son époque peut-être.
Carter : Il est passé, Castillo, le type de l’épicerie ?
Fusco : Hmm. Pas que je sache, non.
Carter : (Prenant son arme de service.) Il faut que j’y retourne lui rendre visite. Tu m’accompagnes ?
Fusco : Euh, pas tout de suite, part devant, d’accord, j’ai, j’ai un truc à faire, je te rejoindrai.
Carter : (Elle range son arme dans sa poche puis s’en va.) D’accord.
EXTÉRIEUR – Dans une rue – Journée
La voiture de Joss s’arrête à l’angle d’une rue, la sirène qui hurle. La moto de John la suivant derrière. Joss sort de la voiture et va pour arrêter un homme qui semble être un SDF.
Pince de crabe : Eh là, doucement !
Carter : (Mettant l’homme sur le capot de la voiture.) Police.
Pince de crabe : Euh, eh, j’ai rien fait !
Carter : Mets les mains écartées. Des aiguilles sur toi, rien dans tes poches qui pourrait te blesser.
INTÉRIEUR – Dans la bibliothèque – Journée
Harold suit l’arrestation depuis les images de la caméra de la voiture diffusées sur son ordinateur
Pince de crabe : C’est une violation de mes droits civiques !
Reese : Je n’aime pas ça, Finch.
EXTÉRIEUR – Dans une rue – Journée
John est descendu de moto, parti rejoindre Carter.
Pince de crabe : (Tentant de se débattre.) Lâche-moi, salope. Tu n’as pas le droit de faire ça.
Carter : (Mettant l’homme dans la voiture.) Descend et baisse la tête. (Elle rentre également dans la voiture.)
INTÉRIEUR – Dans la voiture de Joss – Journée
Pince de crabe : Et, oh, c’est cool d’avoir joué le jeu de l’arrestation, lieutenant. Je crois que vous m’avez foulé le poignet.
Carter : C’était un peu trop théâtral, Pince de crabe.
Pince de crabe : Ah.
INTÉRIEUR – Dans la bibliothèque – Journée
Finch : (Suivant les images sur son ordinateur.) Reese, attendez. Je crois qu’ils se connaissent.
EXTÉRIEUR – Dans une rue – Journée
Carter : (Hors cadre.) Ça fait un bail, dis-moi.
Reese : (Mettant son index dans l’oreillette.) Ouais, ils se connaissent, c’est sûrement un de ses indics.
INTÉRIEUR – Dans la voiture de Joss – Journée
Pince de crabe : Ouais, parce que la dernière fois que je me suis fait prendre, j’en ai profité pour me défaire de mes habitudes.
Carter : Sans blague, tu as arrêté.
Pince de crabe : Ouais, sérieusement lieutenant.
Carter : (Parlant en même temps.) Allez, tu me fais marcher.
Pince de crabe : Mes veines sont redevenues étanches. Mais j’ai rien contre le poil à gratter, si vous voyez ce que je veux dire.
Carter : Je voudrais savoir ce que tu sais sur le nouveau patron, Elias.
Pince de crabe : Euh, ouais, on parle de lui, c’est sûr. Son nom est sur toutes les lèvres. Non, je ne l’ai jamais vu, mais j’ai entendu dire que ce type, ce n’était pas quelqu’un de très commode.
Carter : Et, tu n’as pas entendu parler de la fusillade d’hier soir, devant une épicerie sur Audubon ?
Pince de crabe : Des types à bord d’une voiture ? Je sais ce que tout le monde sait, rien de plus.
Carter : Tu as entendu le nom d’Hector Alvarez dans les conversations. (Montrant une photo.) Tu as vu sa voiture dans le quartier ?
Pince de crabe : Non, je n’ai pas vu cette caisse ni entendu parler de lui, mais je peux me renseigner, bien sûr.
Carter : Ouais, fais-le Pince de crabe. Et si tu m’apprends quelque chose sur Hector ou sur Elias, (donnant des billets) tu auras une bonne récompense.
Pince de crabe : (Les prenant.) Super.
SÉQUENCES – Sécurité – Trottoir ouest – 11 heures 20 minutes 37 secondes ; Trafic autoroutier – Poste 3376 A – 11 heures 44 minutes 36 secondes ; Toit 12 – 11 heures 44 minutes 52 secondes
EXTÉRIEUR – Sur un toit – Journée
Lionel se trouve sur un toit où se trouve un de ses collègues.
Fusco : Salut Lynch.
Lynch : Content de te revoir, Fusco. Je croyais de ne jamais avoir l’honneur de ta visite, maintenant que tu bosses chez les gens parfumés des beaux quartiers. (Fusco se met à ricaner.) Comment un crétin comme toi a pu y arriver.
Fusco : À croire que les crétins sont plus utiles qu’on ne le croit, capitaine. Je fais équipe avec le lieutenant Carter. J’entends des rumeurs.
Lynch : Ouais, lesquelles ?
Fusco : Elle ne serait pas très appréciée de… certains éléments.
Lynch : Écoute, Lionel, les choses vont revenir à la normale.
Fusco : À la normale ?
Lynch : Ce qui est bien dans le crime organisé, c’est que c’est organisé, ça fonctionne. Le système a fait ses preuves. Le nouveau, il connaît les règles.
Fusco : Le nouveau. Tu veux dire Elias ?
Lynch : (Acquiesçant de la tête.) Il sait mener sa barque. Faire profil bas. Tout l’inverse de ces crétins de russes. Il sait à qui graisser la patte, jusqu’à la mairie s’il le faut. On est embourbé dans la crise économique. Le lieutenant Carter refuse de jouer le jeu. Elle compromet nos affaires.
Fusco : En faisant quoi ?
Lynch : Elle fouine un peu partout, elle enquête sur Elias. Elle est gênante.
Fusco : C’est délicat de se débarrasser d’un flic.
Lynch : C’est remonté par le réseau interne, jusqu’à celui qui commande. On a le feu vert, il faut juste que ça ait l’air… naturel.
Fusco : Naturel ? Comme un risque du métier ? (Lynch fait oui de la tête.) Je n’ai pas envie d’être au milieu de tout ça.
Lynch : (Voyant Lionel partir.) À ta place, je garderai mes distances.
SÉQUENCES – Toit 12 – 11 heures 46 minutes 40 secondes ; Trottoir est – Sécurité 01 – 11 heures 53 minutes 27 secondes ; Counter – Securité 04 – 11 heures 53 minutes 30 secondes
INTÉRIEUR – Dans l’épicerie – Journée
Carter : (Entrant dans l’épicerie pour parler à Castillo, qui range des bouteilles.) Vous aviez promis de me rendre visite et vous n’êtes pas venu, monsieur Castillo.
Castillo : J’étais tout seul à la boutique, (se relevant) je suis très occupé.
Carter : (Montrant une photo de la voiture.) Cette voiture, vous l’avez vu avant ou après les coups de feu ?
Castillo : Vous ne m’aviez pas dit que le jeune qu’ils ont tué avait été témoin dans une autre affaire.
Carter : Il s’était rétracté, finalement. Ça ne l’a pas sauvé.
Castillo : Si vous dites ça pour tenter de me convaincre, ça ne marche pas.
Carter : Le truc c’est que si Hector Alvarez croit que vous l’avez vu tirer sur quelqu’un, il viendra s’en prendre à vous.
Castillo : (Suppliant.) Pitié, j’ai une famille.
Carter : Alors, aidez-moi. Si vous acceptez, votre famille et vous serez protégés. Si vous refusez…
EXTÉRIEUR – Dans une rue – Journée
John écoute la conversation depuis l’extérieur de l’épicerie.
Carter :…il pourra venir à tout moment.
Reese : Quelles nouvelles, Lionel ?
INTÉRIEUR – Bureaux de la police – Journée
Fusco : J’ai tâté le terrain, ça ne sent pas très bon, Carter est visé. Elias veut qu’elle meurt, aujourd’hui.
EXTÉRIEUR – Dans une rue – Journée
Reese : C’est risqué de s’en prendre à un flic.
INTÉRIEUR – Bureaux de la police – Journée
Fusco : Ils ne veulent surtout pas être soupçonnés…
EXTÉRIEUR – Dans une rue – Journée
Fusco : (Au téléphone.) Ils vont s’en doute payer un suspect…
INTÉRIEUR – Bureaux de la police – Journée
Fusco : …s’en servir de bouc-émissaire. Tout ce que je sais, c’est qu’il peut y avoir un tueur derrière chaque porte qu’elle ouvrira.
INTÉRIEUR – Dans l’épicerie – Journée
Carter : (Montrant la photo d’Alvarez.) Avez-vous vu cet homme dans votre magasin hier soir. S’il vous plaît, je ne vous demande rien d’autre.
Castillo : (Hésitant, il finit par répondre.) Je l’ai vu un peu avant, il vient de temps en temps pour acheter des capotes, de la bière. (Se mettant en colère.) Mais qu’est-ce que ça peut faire, je n’ai pas l’intention de témoigner de toute façon. Alors, maintenant, sortez de ma boutique.
Carter : D’accord, je vous laisse, merci.
EXTÉRIEUR – Dans une rue près de l’épicerie – Journée
Hector Alvarez : (Se trouvant dans une voiture, il siffle en direction de Joss Carter, sous les yeux de John.) Oh, pardon lieutenant. De dos, je n’avais pas réalisé que c’était vous. Les rues sont pleines de jolies filles.
Carter : (L’épicier a rejoint l’entrée de son magasin.) Allez, bouge de là, Alvarez.
Hector Alvarez : Soyez prudente dans ce quartier. Il y a encore un jeune qui s’est fait buté hier soir. Au fait, vous avez des gosses ?
Voyant Carter approcher d’Alvarez, John prépare son arme.
Carter : (S’énervant.) Restez hors de ce quartier, si je revois une seule fois cette voiture dans les parages, je la fait envoyer à la casse.
Hector Alvarez : Je pense qu’on se reverra, monsieur Castillo. (Il imite le bruit d’un pistolet en brandissant sa main en direction de Castillo.)
Carter : (Se tournant vers Castillo, elle revient sur Alvarez.) Circulez !
Hector Alvarez : (En souriant.) Allez, roule.
La voiture s’en va et John comprend que Carter est toujours en danger et que cela pourrait être Alvarez.